Le S.S. « Caribou » et son courageux équipage
Le capitaine Benjamin Taverner se vantait qu’il aurait pu gagner une médaille pour ses histoires invraisemblables. « Mais Ben connaissait ses capacités et ne les surestimait pas », a écrit une de ses connaissances.
Ben, âgé de 62 ans, était fier de dire qu’en 17 ans, le S.S. Caribou n’avait pas manqué une seule de ses trois traversées hebdomadaires. Sa coque en acier renforcé avait fendu les glaces du Labrador pour aller à la chasse aux phoques. Il traversait le détroit de Cabot en huit heures. Il était équipé d’une chambre froide pour la cargaison. Ses cabines en boiseries étaient munies d’un chauffage à vapeur. Sur le pont des embarcations se trouvait un salon pour fumeurs. Il y avait un piano dans le salon. Les repas de sa salle à manger étaient servis dans de la porcelaine et de l’argenterie ornées du monogramme de la Newfoundland Railway.
Ben était capitaine du S.S. Caribou depuis 14 ans. Il comptait prendre sa retraite sous peu et passer le flambeau au premier officier, son fils Stanley. Un autre de ses fils, Harold, était également officier sur le traversier. Cinq autres paires de frères étaient en service cette nuit-là. Les fils Taverner n’étaient pas les seuls à travailler avec leur père : William Pearcey et son fils Billy comme Elias Coffin et son fils Hubert « Bert », Coffin, étaient aussi parmi les marins à bord.
L’ingénieur Thomas Moyst, âgé de 66 ans, était parent des deux Charles Ford (oncle et neveu). Victor Lomond était le gendre de Charles Ford oncle. Cyril Melbourne était le beau-frère des frères Ernest et John « Jack » Dominie.