Les six dernières minutes du S.S. « Caribou »
Le chauffeur Freeman Skeard se fait réveiller à 3 h 30 du matin. Il s’habille et mange puis il sort du gaillard. Sous le souffle de l’explosion, il est repoussé à l’intérieur. Il ressort et essaie sans succès de détacher un radeau. La présence de vapeur chaude l’empêche d’accéder aux canots de sauvetage. Il voit l’écoutille de chargement se remplir d’eau. « J’ai mis mon gilet de sauvetage, j’ai sauté par-dessus bord et je suis parti à la nage », a-t-il raconté.
Le commissaire de bord Thomas Fleming a rapporté : « Le navire a chaviré du côté bâbord et tout le plafond et le câblage se sont écroulés dans la salle des radios. Le navire s’est retourné et stabilisé. Le bateau continuait à avancer pendant qu’il coulait. Ses moteurs fonctionnaient toujours », a-t-il dit.
Quand le membre des forces aériennes Bob Johns est sorti de sa cabine, il a vu des femmes et des enfants qui rampaient littéralement dans les escaliers du pont inférieur.
Le commis aux vivres adjoint William Currie entendait les cris des femmes et des bébés alors que la partie avant du navire s’effondrait rapidement et que la passerelle ainsi que la cheminée semblaient enveloppés de fumée et de vapeur.
Sur le pont, moins de six minutes après l’explosion, Lorne Cameron, un membre des forces aériennes, est emporté sous l’eau avec le navire, « Je pense que j’espérais qu’il ne coulerait pas », a-t-il confié.
À 3 h 58, William Metcalfe, dans un canot de sauvetage regarde le S.S. Caribou se briser en deux. « Les deux extrémités du bateau se sont repliées dans les airs avant de couler. » Lorsque les chaudières du navire ont explosé sous l’eau, son canot a été englouti par une vague, le jetant dans l’Atlantique avant qu’il remonte dans l’embarcation.