Ulrich Gräf et l’U-69
En 1935, à l’âge de 19 ans, Ulrich Gräf s’engage dans la nouvelle marine allemande comme Seekadett (élève-officier). Devenu commandant de navire, l’Oberleutnant zur See Ulrich Gräf quitte la France occupée le 15 août 1942 pour entreprendre sa deuxième patrouille de combat aux commandes de l’U-69.
Mis à l’eau en septembre 1940, l’U-69 était le premier sous-marin allemand de type VIIC. Avec huit patrouilles à son actif, il avait plus d’expérience que son commandant.
Dans ce navire plein à craquer de munitions contenant quatre tonnes de nourriture, les marins devaient occuper une couchette qu’un autre homme venait de libérer. Chaque membre de l’équipage avait à leur disposition un ensemble de sous-vêtements et de chaussettes de rechange — mais pas accès à de l’eau douce pour se laver.
Le 15 septembre 1942, après avoir posé douze mines magnétiques dans l’embouchure de la baie de Chesapeake, l’U-69 est dépêché vers le nord. Une fois sur place, il repère un convoi qui se dirige vers Sydney, en Nouvelle-Écosse. Mais les militaires canadiens, grâce à leur technologie, ont entendu les signaux radio de Gräf et ont pu déterminer sa position. L’U-69 doit plonger rapidement à quatre reprises pour éviter les attaques aériennes. La chance se pointe pour Gräf le 9 octobre, lorsqu’au large de Gaspé, il torpille le S.S. Carolus. En retournant dans le détroit de Cabot, il croise l’U-109 qui, un jour après cette attaque de Gräf, avait coulé le S.S. Waterton.
Le 13 octobre 1942, l’U-69 reçoit l’ordre d’attaquer trois navires qui s’avèrent appartenir à la Suède neutre. Déçu, Gräf renonce à l’attaque et poursuit sa route. Il ordonne à son équipage de reprendre la chasse aux navires alliés dans le détroit de Cabot.