La remise en marche de la moulange à sarrasin racontée par Daniel Saint-Pierre
Michaël Gravel et Corporation du Moulin Légaré
Daniel Saint-Pierre : On loue un camion à un moment donné, on me met chauffeur du camion, comme toujours. Et là, on part vers Wakefield avec un camion et on revient avec le camion quand même assez chargé avec un bluteau qui pèse plus qu’une tonne qu’on a monté ça à la main, toute la gang ensemble. On voit encore l’effet d’une bonne gang qu’on veut faire de quoi, tout le monde veut créer quelque chose. Pis on revient avec un bluteau, on revient avec plein de planches, on revient avec plein de vieux cossins. Et on a pu fabriquer nos élévateurs avec du vieux bois. Aujourd’hui, on rentre pis les élévateurs ont l’air comme de l’autre côté, d’époque, mais c’est d’la vieille planche qu’y avait là-bas qu’on a récupérée. Tout le monde a mis la main à la pâte. On a recréé les élévateurs, les pentes pour que ça puisse fonctionner parce que c’est pas toujours évident non plus. On a mis sur pied, on a tout défait le bluteau là, au complet. On a tout nettoyé et désinfecté parce qu’on sait pas d’où ça vient. On a tout désinfecté le bluteau, planche par planche, avec Ernest, j’me souviens, il venait dans la journée là. On avait loué des instruments à pression, des produits alimentaires, des désinfectants alimentaires, ces choses-là. Donc, on a tout défait pour remettre ça en opération. Puis aujourd’hui, ça fait au moins 14 ans si c’est pas plus que ça opère. Aujourd’hui, on peut tout simplement fabriquer de la farine. Seulement de la farine de sarrasin à droite à l’intérieur du moulin et, à gauche, le blé. Donc, à n’importe quel moment de la journée, on peut le faire. Et à partir de là, ben ça a enlevé beaucoup de problématiques au niveau de la production et en même temps, on a redonné. Moi, j’appelle ça redonner vie au moulin. Donc, aujourd’hui, ce moulin-là… les plus vieux, y’en a… De plus en plus, ils sont rares, mais pour les plus vieux, ils se souvenaient uniquement qu’y avaient vu une moulange fonctionner dans ce moulin-là. Aujourd’hui, y’en a deux. Des fois, ils restent surpris encore qu’il y a deux meules à l’intérieur. Puis ils disent : « Eille, me semble que c’était pas là avant. » Non, c’était pas là, elle était par terre, découverte là, y’avait juste 2 pierres. Mais aujourd’hui, donc ça donne une activité de plus au moulin. Donc c’est, c’est vraiment le fun de voir qu’un vieux monument retrouve un peu de vie à cause qu’on lui a donné la chance d’avoir une deuxième moulange à l’intérieur, opérer de plus en plus comme c’était à l’époque. Moi je trouve ça extraordinaire.