L’origine de la mobilisation pour la sauvegarde du moulin Légaré
Les premières démarches pour assurer la sauvegarde de moulin Légaré peuvent être retracées au début des années 1970. L’avenir de ce bâtiment, du métier de meunier et de la production de farine semble incertain alors que les frères Donat et Philippe Légaré cherchent à vendre l’entreprise familiale. Exploitant le moulin depuis le décès de leur mère Virginie Villiotte (1869-1963), ils s’inquiètent de l’absence de relève pour reprendre le flambeau. Les deux frères habitent alors avec leur soeur Lucille dans la maison aujourd’hui située au 232, rue Saint-Eustache. Tous trois ne se sont jamais mariés et n’ont pas d’enfants. En 1972, les deux frères rendent visite au notaire Guy Bélisle, qui avait été récemment élu maire de la ville de Saint-Eustache, et lui font part de leur désir de vendre le moulin.
En 1976, un autre acteur entre en jeu. La Société d’histoire de Deux-Montagnes (SHDM) explore les possibilités de conservation du moulin. C’est le 9 mars 1976 que se réunissent ses membres au sein d’un comité provisoire de la Corporation du Moulin Légaré (CML) dans le but d’étudier la création potentielle d’une société paramunicipale à but non lucratif pour faire l’acquisition du bâtiment.
Les membres de la CML comptaient amasser suffisamment de fonds pour pouvoir acquérir le moulin Légaré. Ils ont organisé une campagne de souscription auprès des gens d’affaires et des commerces du Vieux-Saint-Eustache. Après plusieurs efforts et malgré la généreuse réponse de la collectivité, il a fallu se rendre à l’évidence : la somme amassée ne permettait pas de faire l’achat du moulin.
La désignation du moulin en tant que monument historique en 1976 par le ministère des Affaires culturelles du Québec ainsi que la création officielle de la CML la même année sont deux événements qui ont créé les conditions nécessaires à l’acquisition du moulin Légaré.
C’est enfin le 20 novembre 1978 que le moulin passe de la propriété privée de la famille Légaré à la propriété publique grâce à une entente tripartite regroupant le ministère des Affaires culturelles du Québec, la Ville de Saint-Eustache et la CML. Le Ministère octroie la subvention de 80 000 $, ce qui permet l’achat du bâtiment. La Ville devient propriétaire du moulin et en confie l’administration à la CML. La participation de ces trois acteurs cimente alors le sort du moulin Légaré, qui rayonne maintenant depuis 40 ans grâce aux bons soins de la CML et des gens qui s’y impliquent.
Écoutez le récit de la signature de l’acte de vente du moulin par Guy Bélisle.
Bande sonore accompagnant la transcription: La vente du moulin Légaré racontée par Guy Bélisle
Corporation du Moulin Légaré