La nature comme inspiration
La terre-mère, le lieu d’attachement, ce sont de grands espaces qui se déploient des fermes agricoles, des forêts tissées serrées de conifères et de feuillus. Dans un cadre semblable la création est facile. C’est le cadre privilégié pour entrer en contact direct avec nos valeurs profondes. La nature avec tout ce qu’elle a de fragile et de fort à la fois se déploie ou se referme dans une intimité profonde.
– Francine Plante Pokio
Artiste engagée et multidisciplinaire, originaire de Ville-Marie.
Correspondance échangée en 2018.
Plusieurs créateurs se servent de la nature comme source d’inspiration. En voici quelques portraits.
En art visuel, l’artiste Diane Auger explore les animaux totems autochtones, le lien entre réel et imaginaire ainsi que notre rapport à la sauvagerie. Joanne Poitras, d’origine témiscamienne, utilise et reproduit des éléments de la nature (buttes, pierres, arbres) et ses peintures de paysages soulignent ses multiples visions des grands espaces. De son côté, Edmond Vincent, artiste anicinabe, crée des scènes entièrement habitées par la nature d’un point de vue spirituel. Les arbres, animaux et autres éléments de la forêt sont représentés comme s’il cherchait plus à représenter l’âme des choses que leur réelle apparence.
L’écrivaine Jeanne-Mance Delisle a, entre autres, rédigé un recueil intitulé Nouvelles d’Abitibi. Ces récits nous présentent des personnages régionaux plus grands que nature : braconniers, chercheurs d’or, aventuriers et marginaux. Dans La bête rouge, le récit nous mène dans la forêt abitibienne en flammes. Du côté de la chanson, le poète Raoul Duguay, avec sa célèbre chanson La bitte à Tibi, a en quelque sorte créé un hymne régional. Il y raconte la misère, la pauvreté et le contact avec la nature dans un récit d’une enfance passée à jouer dehors, cueillir des bleuets et jouer au hockey sur des lacs gelés.
Moi je viens d’un pays
Qui a un ventre en or
Moi je viens d’un pays
Où c’que le poisson mord
– Raoul Duguay
Extrait de «La bittt à Tibi», album Alllô tôulmônd (1975)
L’auteur-compositeur-interprète Richard Desjardins chante aussi l’Abitibi-Témiscamingue, ses gens, sa forêt, ses animaux, ses lacs, dans nombre de chansons. De plus, son cinéma documentaire, en collaboration avec Robert Monderie touche des sujets régionaux, dont l’exploitation forestière dans L’erreur boréale (1999), ou minière dans Noranda (1984) et Trou Story (2011).