La nature dans l’imaginaire et la spiritualité des Premières Nations
Les Anicinabek, premiers habitants du territoire, étaient totalement à l’aise en forêt. Pour s’y retrouver, ils notaient la position des étoiles, l’inflexion des arbres ou encore la position de la mousse au pied de ces arbres. La forêt leur prodiguait nourriture et habitat, et était d’ailleurs partie intégrale de leur spiritualité.
Leur conception de la nature était empreinte de spiritualité. La création et les humains qui en font partie sont d’origine divine et méritent d’être traités avec respect. La nature est une mère, une nourricière, elle fait autant partie des humains que les humains, les animaux et les plantes font partie d’elle. La tortue est la représentation de l’univers, porteuse du monde et de l’humanité. Elle est un animal sacré, présente dans les récits de la création du monde, symbolisant la Terre-mère, aussi désignée comme la Grande Tortue.
Leur vision du monde comportait une facette visible et une facette invisible. Ainsi, les esprits étaient partie intégrante de la vie quotidienne. Animaux et objets avaient une âme. Afin de préserver l’ordre du monde et de s’assurer des chasses fructueuses, il fallait faire preuve de respect envers la nature. On considérait que les animaux tués pour subvenir aux besoins des humains s’offraient d’eux-mêmes à ceux qui le méritaient. Il importait donc de préserver cette relation en traitant convenablement les ossements et en remerciant les bêtes sacrifiées. Quand un chasseur tuait un ours, par exemple, il mangeait son cœur afin d’y puiser la puissance et l’intelligence de l’animal. La graisse d’ours était utilisée à plusieurs fins : comme remède, contre l’assaut des moustiques, pour protéger la peau et aussi pour porter sur soi la force de cet important animal.
Témoignage de Roger Wylde
Roger Wylde est un artiste en art visuel, comédien, artisan traditionnel Abitibiwinni originaire de Pikogan. Il nous parle du pow-wow, un rassemblement traditionnel de nature sociale et spirituelle, et de sa signification aujourd’hui. Les pow-wow sont devenus des festivals ouverts à tous et ils permettent aux autochtones de perpétuer et partager leur héritage culturel.