La Terre nourricière : en sol fertile
Comme pour les communautés autochtones du passé (et de nos jours), la richesse naturelle de l’Abitibi-Témiscamingue représente une source de vie inestimable pour les collectivités allochtones qui s’y sont installées. Le territoire offre des sols et des forêts qui constituent la base de la subsistance et de l’industrie régionale depuis la colonisation.
Les sols de l’Abitibi-Témiscamingue sont riches d’un vaste dépôt d’argile laissé par le retrait de la calotte glaciaire, il y a de cela plus de 8 000 ans. Cette plaine argileuse, entrecoupée de sols sablonneux plus pauvres en plusieurs endroits, représente la deuxième plus grande étendue de terres cultivables au Québec après celles de la vallée du Saint-Laurent.
D’abord vantée par les communautés religieuses déjà en place, la richesse des sols témiscabitibiens a ensuite fait l’objet de publicités propagandistes de la part des autorités gouvernementales, comme nous l’indique la brochure Un royaume vous attend, publiée en 1950 par le ministère de la Colonisation. C’est ainsi qu’à partir de 1870, alors que le reste du Québec s’industrialise et fait face à une vague d’émigration massive de ses populations vers les États-Unis, des centaines de colons s’approprient l’Abitibi-Témiscamingue pour la défricher et la cultiver. Bon nombre des municipalités fondées entre 1870 et 1950, dont Ville-Marie, Laverlochère, Barraute et Senneterre, sont des paroisses issues de la colonisation agricole.
Même si l’agriculture jouait et joue encore un rôle plutôt marginal dans l’économie de cette région dominée par les industries minières et forestières, elle en a considérablement marqué le peuplement. Aux toutes premières heures de la colonisation, l’héritage glaciaire de l’Abitibi-Témiscamingue offrait aux nouveaux arrivants un modeste gagne-pain ainsi qu’un cadre privilégié pour fonder une vie en collectivité.