L’escalade
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Crédits photos: à gauche et au centre, Pierre Cornellier; photo de droite Sébastien Lazure; collection Martine Lavallée.
Photographies d’exemples d’escalade de rocher qui autrefois s’appelait varappe.
LA DIFFÉRENCE ENTRE L’ALPINISME ET L’ESCALADE
Pour le non averti, il est facile et logique de faire un amalgame entre escalade (varappe) et alpinisme. Cependant, il convient de distinguer ces deux activités.
– L’alpinisme est plus ancienne que l’escalade et est constituée d’une marche d’approche, puis d’une escalade pouvant être de différents types (glaciaire, rocheuse, mixte, etc.), quelques fois de bivouacs et toujours d’une descente (désescalade, rappel). Cette dernière n’est pas à négliger car c’est statistiquement la plus risquée. L’alpinisme se pratique en montagne, quelques fois en plein hiver, ou durant plusieurs jours et elle a besoin d’une montagne ou d’un sommet.
– L’escalade (aussi appelée escalade de rocher ou autrefois varappe) a longtemps été une partie de ce que constitue l’alpinisme dans le sens qu’elle représente une étape d’une ascension alpine. Aujourd’hui l’escalade peut se pratiquer en deux heures au bord de mer ou en forêt, sur une falaise ou un rocher. L’escalade requiert aussi une désescalade ou un rappel.
-L’escalade traditionnelle. Elle se pratique sur des voies naturelles faiblement équipées à l’exception de quelques points d’assurage amovibles. Le grimpeur doit placer lui-même les protections supplémentaires qu’il jugera nécessaires dans les fissures, les trous ou autour de lunules et d’arbres.
-L’escalade sportive. Elle se pratique sur des voies entièrement équipées de nombreux points d’ancrage divers et variés.
HISTOIRE EN BREF
Dans les années soixante, l’escalade a vite réclamé son autonomie vis-à-vis de sa grande sœur, l’alpinisme. La première s’est même établie en opposition à la deuxième. Pour les alpinistes l’escalade n’était qu’un moyen comme un autre permettant d’atteindre un sommet. En dehors de leurs expéditions, les alpinistes pratiquaient l’escalade principalement pour l’entraînement.
L’apparition de l’escalade libre (sans tirer sur des appareils) et moderne est le fruit d’un double élan nord-américain et européen. L’escalade accède à son indépendance pratique et médiatique, puis sociologique. Pour les grimpeurs modernes, l’escalade de rocher est une fin en soi dont la finalité est l’acte de grimper. Aujourd’hui, ces deux activités sont totalement segmentées.