Val-David change de vocation
LA CRISE FRAPPE DUR
Le tournant des années 1920 a beau être marqué par la découverte des premières parois d’escalade et la création des premiers sentiers de ski, il demeure surtout marqué comme une période difficile pour Val-David; la crise économique frappe fort, 40 % de la population y est jugée « nécessiteuse ». Les terres agricoles offrent peu de rendement, les paysages sont de plus en plus dévastés par les coupes de bois.
On finira par abandonner l’agriculture et la coupe de bois; on divisera les terres en lots, on les mettra en vente, on y construira des chalets (plusieurs anciens agriculteurs deviendront même des entrepreneurs). On laissera les arbres repousser. La nature reprendra ses droits sur le territoire au grand plaisir des nouveaux arrivants, les touristes. En 1931 une première auberge est créée, la Villa Mon Repos. La pension Laubenstein (qui deviendra l’Hôtel Mont-Condor) suit en 1932. »
LA SAPINIÈRE
Léonidas Dufresne, maire de Val-David depuis sa création, participe lui aussi, comme entrepreneur, à l’effort de création d’emplois qui suit la crise. En 1932, il décide d’aménager un lac artificiel sur son terrain. Puis, en 1935, sur les bords de ce lac, il construit La Sapinière, qui deviendra un des fleurons de l’hôtellerie et de la gastronomie québécoise et canadienne. L’hôtel compte 20 chambres en 1936 et déjà 40 chambres en 1940. La publicité devient internationale. Pendant plus de 75 ans, la famille Dufresne sera associée au développement des sports de plein air à Val-David et dans les Laurentides.
Les auberges se multiplient et toutes offriront l’escalade, le ski, la natation, le canot, etc. dans leur offre d’activités. Le développement n’est pas qu’hôtelier: en 1947, environ 400 maisons sont louées l’été à des touristes. Même que certains « habitants » passeront l’été dans leur grange ou leur remise pour pouvoir louer leur maison et profiter de la manne touristique. Val-David a maintenant près de 800 habitants, population qui double l’hiver, mais triple l’été.
Le tourisme est devenu la principale, sinon l’unique, industrie du village.