Les femmes dans les usines
En temps de guerre, il est très fréquent que des femmes occupent des emplois habituellement réservés aux hommes. C’est le cas à Verdun! De nombreuses femmes deviennent ouvrières dans les usines d’armement. Lors de la Première Guerre, environ 4 000 personnes travaillent à la British Munitions Supply Company de Verdun, majoritairement des femmes.
Durant la Deuxième Guerre, une efficace campagne de recrutement est mise en place pour attirer les femmes vers le travail en usine. En juin 1941, les femmes représentent 34% des employés à l’usine de Verdun et 51% en juillet 1943. Certaines femmes réussissent à obtenir des emplois qualifiés et des postes de supervision. C’est le cas de Lois Campbell qui s’occupe de l’inspection de la qualité des munitions à l’usine de Verdun dès 1941.
Les conditions de travail des ouvrières sont très exigeantes, voire souvent dangereuses. Elles sont exposées aux dangers du travail en usine (ventilation, produits chimiques, machinerie, charges lourdes, position statique, etc.), aux bruits et aux risques d’explosions.
De nombreux employeurs mettent toutefois en place des comités de sécurité et de production afin d’améliorer le travail des ouvrières. Les industries de guerre sont obligées d’être bien éclairées et propres. Elles ont ainsi généralement offert de meilleures conditions de travail que la majorité des usines de textile.
Malgré leur emploi du temps chargé, les femmes nouent des amitiés. Mildred Allen, qui a occupé un poste d’inspectrice sur la chaîne de montage dans le département de contrôle à la Defence Industries Limited (DIL) de Verdun, raconte son quotidien à l’usine:
Nous prenions généralement nos repas à la cafétéria de la DIL. C’était pratique, cela nous donnait la chance d’avoir les dernières nouvelles et en plus, la nourriture était excellente. Nous passions un bon moment, en plaisantant et en riant, et même si le travail était dur et les journées longues, personne ne se plaignait.
«The Original “Bomb Girl”. Hudson’s Mildred Allen»
de Bill Young et Ralph Simpson,
Quebec Heritage News, Vol.8, No 4, automne 2014, p.28-30.