Le retour des soldats
Même si la guerre est officiellement terminée, le retour au pays des soldats ne se fait pas sans embûche. Le rapatriement est ralenti, entre autres, par l’examen médical obligatoire et la logistique des transports parfois compliquée.
De juin 1945 à juin 1946, des milliers de soldats reviennent au pays chaque mois. La Ville de Verdun accueille ses héros avec de nombreuses banderoles «Bienvenues à la maison», accrochées dans les rues ainsi qu’une cérémonie honorant les combattants tenue à l’Auditorium le 1er octobre 1945.
Écoutez l’extrait audio et une transcription en français de Noëlla Bisson qui se souvient du retour des soldats à la gare Bonaventure.
Bien que les retrouvailles soient réjouissantes, l’adaptation à une nouvelle réalité est souvent difficile. Certains couples ont passé cinq ans sans se voir et les jeunes enfants connaissent à peine ou pas du tout leur père. Certaines épouses trouvent que leur mari revient transformé et, dans certains cas, ont l’impression de côtoyer un «étranger».
Pour plusieurs soldats, le retour au pays est également synonyme de deuil en apprenant la perte d’un membre de leur famille, d’un ami ou d’un confrère durant le conflit. Les séquelles sont également physiques. Des soldats boitent, d’autres ont des brûlures ou sont aveugles et certains reviennent amputés. Environ 600 Verdunois sont blessés durant la Deuxième Guerre mondiale. La situation économique est parfois difficile pour certains vétérans à leur retour au pays. Plusieurs ne peuvent retrouver leur emploi et se retrouvent au chômage.
En 1944, le gouvernement canadien crée un ministère des Anciens combattants pour aider les soldats en offrant diverses mesures d’aide : terres agricoles, trouver un emploi ou retourner aux études, aide financière et psychologique. Malgré toutes ces mesures, plusieurs anciens combattants seront affectés toute leur vie par leurs expériences de guerre.
Lors du retour des soldats, les femmes sont fortement encouragées à retourner travailler à la maison. Leur participation à l’effort de guerre et au marché du travail a tout de même eu des répercussions et leur a permis d’amorcer leur émancipation.