Un territoire isolé
En 1874, la communauté aux abords de la rivière Saint-Pierre quitte le comté d’Hochelaga et devient indépendante afin d’avoir un milieu et des règles de vie qui répondent davantage à ses besoins. Le village de la rivière Saint-Pierre est officiellement fondé en 1875 et cette nouvelle municipalité prend le nom de Verdun l’année suivante.
À cette époque, Verdun est une petite communauté résidentielle et rurale d’environ 200 habitants qui aspirent à préserver la quiétude des lieux. Dès ses débuts, les autorités limitent l’établissement d’industries qui peuvent dégager des odeurs et des gaz désagréables et interdisent la vente d’alcool. Des champs, des fermes et des boisés occupent alors la majorité du territoire.
Le canal de l’Aqueduc construit au milieu du 19e siècle et la présence du fleuve Saint-Laurent isolent la communauté verdunoise du reste de Montréal. En dépit de son développement, les moyens de communications demeurent peu nombreux et inadaptés. La route menant vers le centre-ville de Montréal, le Buffalo Bridge, petit pont enjambant la rivière Saint-Pierre entre 1876 et 1934, et le traversier qui relie Verdun à la Rive-Sud sont peu utilisés.
La municipalité se développe tout de même! La population augmente à presque 2 000 citoyens en 1901, à 11 600 en 1911 et atteint 60 000 en 1931. Malgré ce début d’urbanisation au centre et à l’est, l’ouest de Verdun demeure très agricole.
L’enclavement territorial et la ruralité ont favorisé un sentiment d’unité et une cohésion sociale. Cet esprit communautaire d’entraide aura une influence sur l’importante mobilisation de la communauté verdunoise lors des guerres.