Un voisin indésirable
La décision d’éliminer Roc-d’Or est aussi motivée par la volonté des compagnies minières et de nombreux résidents de Malartic de voir le village de squatters disparaitre.
Dès les débuts du village de squatters en 1936, les compagnies minières s’y opposent farouchement. Elles ne cessent de se plaindre de la présence des débits de boissons clandestins et des maisons de désordre. En plus d’accuser le village de corrompre les mœurs des mineurs qui s’y « rendent pour dépenser leur argent en boisson et en immoralité », les gérants des mines affirment aussi que Roc-d’Or est un foyer de syndicalisme dans le rapport de l’enquête sur Roc-d’Or.
Toutefois, vue la rareté des logements accessibles à la main-d’œuvre, les minières et les autorités gouvernementales font preuve de tolérance. Par contre, le mécontentement reprend de plus belle après l’incorporation de la ville de Malartic en avril 1939. À partir de cette époque, le conseil municipal et les dirigeants des compagnies minières s’opposent à l’existence même du village de squatters.
En plus de critiquer la présence des commerces illégaux, les gens de Malartic considèrent que l’agglomération de squatters parasite le développement de leur municipalité. C’est sans doute pourquoi les élus municipaux deviennent d’ardents défenseurs de la décision d’éliminer Roc-d’Or.