Un village cosmopolite
Le développement minier en Abitibi est responsable de l’arrivée d’une population cosmopolite en région. Effectivement, jusqu’au milieu des années 1930, la majorité des travailleurs sont des immigrants originaires d’Europe du Centre et de l’Est qui ont travaillé dans les mines du nord de l’Ontario avant de traverser au Québec. Il est donc facile de croire que le village de Roc-d’Or est particulièrement cosmopolite.
Toutefois, le village de squatters est peuplé en grande majorité par des Canadiens français de confession catholique : ils représentent 1 022 des 1 106 résidents en 1942, soit 92% de la population. En fait, il y a de nombreux groupes ethniques à Roc-d’Or, mais chacun d’eux compte très peu de membres.
Après les Canadiens français, ce sont des personnes d’ascendance anglaise, écossaise et irlandaise, sans doute des Canadiens anglais ou des Américains, qui sont les plus présents puisqu’on dénombre 14 Anglais, 24 Irlandais et 2 Écossais à Roc-d’Or.
Le sociologue Jean-Philippe Rioux-Blanchet nous parle des deux vagues d’immigrations internationales en Abitibi :
Écoutez l’entrevue avec la transcription.
Ensuite, des gens d’origine ukrainienne comptent une dizaine d’habitants et il en va de même pour des gens d’origine finlandaise. Ces deux groupes de travailleurs sont très nombreux dans les mines. De plus, on trouve à Roc-d’Or un boulanger venu de la Bulgarie, un mécanicien arrivé de l’Italie, deux familles originaires de la Roumanie ainsi que cinq de la Russie, sans oublier quatre émigrés de la Pologne.
Finalement, on note aussi la présence d’une famille dite « israélite » et d’une personne dite « chinoise » qui tient une buanderie.