Sandy Cameron (aîné du village) 2000-2009
Sandy marche d’un pas lent jusqu’à la table du fond chez Betty’s Chips, qui donne une vue spectaculaire sur la rivière des Outaouais. Il fouille dans ses souvenirs… quand est-ce qu’on a démoli la gare, donc ? L’archiviste en avait des questions. Il sort la liste de sa poche et plisse les yeux pour déchiffrer les mots : de qui Arthur’s Hill tient-elle son nom ? En quelle année le magasin Bethune’s a-t-il fermé ? Il se souvient de beaucoup de choses, mais pas de ça.
Sandy se rappelle la devanture du magasin de Menzie Stewart avant qu’il devienne Braeside Home Furnishings. C’était l’une des rares affaires au village qui marchait encore bien. Il ouvre le vieil album photo de sa mère, qu’il a apporté, et passe le doigt sur son écriture impeccable. Quel dommage qu’on n’enseigne plus la calligraphie, se dit-il.
Il s’arrête sur une photo de l’ancienne cour d’école remplie d’enfants. La cloche que ses amis et lui ont fait sonner à l’Halloween se tient bien tranquille maintenant, comme un enfant grondé, à côté de l’ancien bâtiment municipal. Sandy parcourt le village dans son esprit, de la cour d’école à la salle des orangistes, puis à la patinoire près des salles de clubs, et aux écuries qui ont depuis longtemps disparu. En regardant la rivière, il rêve de l’époque où les remorqueurs traînaient des bômes sur la rivière.