Charlotte parle de sa première patiente

Crédits audio : De la collection des Miss Margaret Robins Archives of Women’s College Hospital.
Intervieweuse : Vous rappelez-vous votre première journée de service en tant qu’étudiante-infirmière?
Charlotte, Classe de 1969 : [Rires] Certainement. L’anticipation était considérable. On devait interroger une vraie patiente vivante. Je ne sais pas qui avait plus peur, les patientes ou nous [rires]. Mais elles ne mordaient pas, et nous autres non plus. J’ai interrogé une femme qui se remettait d’une chirurgie et s’apprêtait à rentrer chez elle. Je me souviens qu’elle avait des tresses comme ma grand-mère, et moi, je faisais les tresses de mamie. Je pense que ça m’a mise plus à l’aise. On devait dire qui on était et pourquoi on était là. Genre : « Je suis étudiante-infirmière. Je suis censée vous parler de… », ouf. Vous savez, on se regardait fixement toutes les deux et pour une raison quelconque j’ai commencé à parler de ses tresses; ça m’a aidée à me détendre et elle m’a parlé un peu d’elle. On était censées obtenir beaucoup d’information sur les patientes, mais à ce moment-là je n’étais pas prête à fouiner dans sa vie. [Elle s’éclaircit la gorge.] Je ne me rendais pas compte que ça faisait partie de ma formation clinique, que je ne fouinais pas, mais que je posais des questions pertinentes. Elle était prête à rentrer, qu’est-ce que je devais savoir vraiment, sauf qu’elle était très heureuse de partir.